Rencontre avec Sara De Dea, nouvelle membre du comité du CLAFV 1. Présente-toi en quelques mots Lausannoise de 33 ans, j’ai obtenu un Bachelor en sciences de l’environnement avant de compléter un Master de géographie spécialisé en aide humanitaire et projets de développement. Particulièrement sensible aux injustices sociales et environnementales, je ressens le besoin profond de m’impliquer dans différents projets militants, et dans la politique locale à travers mon engagement au parti socialiste. Je souhaite notamment me spécialiser dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. 2. Que signifie pour toi l'égalité femme/homme ? L’égalité signifie « la fin de la peur » ; de pouvoir être, et vivre comme nous le souhaitons sans subir de pressions sociales, des discriminations et des violences liées à notre genre. Ainsi selon moi, l’égalité sera atteinte lorsque les femmes seront payées, écoutées, considérées, traitées à l’égal des hommes, et quand elles seront en sécurité, peu importe où elles se trouvent, que ce soit dans l’espace public, professionnel et/ou privé. Ainsi, l’égalité signifie la fin des violences sexistes et sexuelles, et la fin des injustices quelques soient. 3. Selon toi, quelles sont les priorités en termes d'égalité femme/homme pour les prochaines 5 années ? La priorité doit se porter sur l’égalité salariale ; un congé parental égalitaire et obligatoire pour les deux parents ; une meilleure prise en charge des victimes de violences sexistes et sexuelles ; sur la formation et la prévention, dès le plus jeune âge, contre le sexiste et les violences sexistes, ainsi que sur l’éducation sexuelle basée sur le consentement. Il faut aussi motiver les femmes à prendre leur place en politique, dans les institutions et les lieux de pouvoir, et pousser les hommes à se retirer et libérer de l’espace au profit des femmes et des minorités. Enfin, il faut augmenter les places de garde et rendre les prix abordables pour toutes les familles, afin de rendre compatible la vie professionnelle et familiale pour toutes et tous. 4. Pourquoi as-tu rejoint le CLAFV ? Afin de rencontrer des femmes d’horizon et de milieux différents, qui sont actives dans cette lutte féministe, et de pouvoir faire quelque chose à mon échelle qui peux rendre visible notre lutte et aider d’autres femmes et hommes à se déconstruire dans cette société patriarcale. 5. Comment réponds-tu quand on te dit que l’égalité est déjà réalisée en Suisse ? C’est mon rêve que l’égalité soit atteinte en Suisse. Malheureusement, force est de constater que ce n’est pas le cas. Et on le voit bien lorsque l’on prend connaissance de quelques chiffres. Par exemple : d’après un rapport du conseil fédéral sur le harcèlement sexuel en Suisse, les victimes sont dans 9 cas sur 10 des femmes. En outre, ²plus de 95 % des personnes prévenues étaient des hommes² (confédération Suisse, 27 avril 2022). En ce qui concerne les violences sexuelles, 22% des femmes ont vécu des actes sexuels non désirés (gfs.Berne,( 2019)). On peut aussi discuter de la peu de représentativité des femmes en milieu politique que ce soit au niveau exécutif / législatif, au niveau, cantonal / communal (entre 27.9 % et 38.6%) (OFS(2022)) et les violences subies lorsqu’elles sont politiciennes. ²7 femmes parlementaires sur 10 ont été la cible de commentaires sexistes concernant leur apparence physique et leur rôle en politiques ² (Services du Parlement, (2018)). Par ailleurs, l’écart salarial est encore de 18% entre les hommes et les femmes. Sans oublier la charge mentale au sein de la famille, et la difficulté pour les femmes de rendre compatible la vie de famille et la carrière professionnelle, etc. 6. Quel événement t'a convaincu de la nécessité d’agir pour l’égalité femmes-hommes ? Il n’y a pas d’évènement particulier, c’est un ensemble d’observations, de vécus et de discussions avec d’autres femmes importantes dans ma vie. J’ai été victime de violences sexistes, ainsi que toutes mes amies et connaissances féminines. TOUTES. J’ai deux enfants qui grandissent dans ce monde, je suis consciente que ma fille a plus de probabilité de subir des violences que d’en sortir indemne. Il est de ce fait impossible de connaître cette réalité sans agir. Je lutte pour mes amies, mes sœurs, et toutes les femmes, mais aussi et surtout pour les générations de mes enfants et celles d’après, à qui je souhaite de pouvoir s’émanciper peu importe leur genre. Article suivant : Présentation de Mampreneures : Association-membre du CLAFV Suivant